Journées du patrimoine 2019


 

Quelques « Amis de l’Ours » se sont retrouvés sur l’initiative de notre bureau au village de Senantes dans l’Oise, pour les Journées du Patrimoine (21 septembre 2019).

Nous avons été reçus par Monsieur le Maire Gavelle et le Président de l'association du Jumelage Bazalgette Senantes-Nanton, Mr Deffontaines.

Ils nous ont évoqué le sacrifice des aviateurs canadiens dont le lourd quadrimoteur Lancaster au retour de sa mission de bombardement de bases V1 - le 4 août 1944 - tenta un atterrissage en catastrophe - il était en feu - sur le territoire de leur commune.

 

Sur un équipage de sept hommes, quatre ont pu sauter en parachute, mais trois ont péri dont le commandant Bazalgette. Il dirigea son avion en flamme sur une parcelle agricole épargnant ainsi la population civile.

 

Dans notre groupe, Madame Danièle Hernould - alors enfant - réfugiée avec ses parents au château d’Auchy après la destruction de l’usine Gervais à Ferrières, fut le témoin auditif de ce « crash ».

 

Elle nous a fait part de son souvenir ce jour-là : le ciel sans nuage, le bruit des moteurs, l’explosion, le tremblement du sol, les vitrages cassés, la consternation et la peur… Merci, Madame Hernould, de nous avoir fait revivre par l’émotion de votre témoignage imagé cet effroyable épisode.

 

 

Grâce à l’instituteur et la population, les 4 survivants ont pu disparaître dans la nature échappant aux allemands sur le repli….

Toutefois, les allemands avertis emportèrent les deux cercueils en pleine cérémonie d’obsèques pour les acheminer dans le cimetière militaire de Beauvais. Les restes du commandant Bazalgette furent retrouvés plusieurs semaines après. Il est désormais dans le cimetière de Senantes où nous nous sommes recueillis.

 

La commune de Senantes est désormais jumelée et entretient des échanges avec la ville canadienne de Nanton dans l’ouest canadien (proche de Calgary) où le souvenir de cet équipage impliqué dans l’immense conflit de la seconde guerre mondiale est largement entretenu.


Lecture par le docteur Pélerin de la lettre que la sœur du commandant Bazalgette  écrivit  à ses parents après les funérailles

 

Dans la suite de notre visite, nous avons découvert l’église St Martin de Senantes et apprécié la restauration récente des ouvertures gothiques à meneaux de la sacristie.

L’église de Senantes « recèle » une « mise au tombeau » remarquable de l’époque Henri III roi de France de 1574 à 1589 en pleine Guerre de Religions.

C’est un « tableau vivant traduit en pierre » d’une des dernières scènes de la Passion – avant la Résurrection de N.S.J.C. Elle est l’œuvre d’un sculpteur inconnu.

 

Sept personnages : trois hommes et quatre femmes s’activent autour de l’embaumement du Christ au soir du vendredi saint avant le jour du sabbat. A Senantes, les personnages sont de grandeur nature, polychromes, et dans un remarquable état de conservation. Elle fit l’objet d’une restauration sommaire en 1886. Sous la Renaissance, cette sculpture du XVI °fut assez répandue en Picardie et en France du Nord. Son réalisme était destiné à renforcer l’instruction des fidèles. Les sculpteurs pouvaient parfois prendre quelques libertés avec les Ecritures, sans nuire pour autant à l’objet principal de la contemplation…

On peut penser que l’évêché de Beauvais – ville très influente et l’abbaye de St Germer étaient le centre et le lien de croisements de beaucoup d’artistes : le succès de Michel - Ange et de sa Pietà (1499) ont généré de l’émulation jusqu’en Picardie, sans compter ceux qui venaient des Flandres.

 

A noter que l’abbatiale de St Germer où se concluait notre visite, abrite aussi une « mise au tombeau » de même inspiration.

La visite de l’abbatiale de St Germer nous fut très documentée par un

guide-architecte : Monsieur Baudry de « l’Association des Amis de l’Abbaye de St Germer » et complétée par les commentaires d’histoire religieuse de Charles Rouault.

L’histoire de cette abbaye fondée au VII °s – ravagée – reconstruite au cours des âges se confond avec l’histoire de notre région - sinon de notre pays…

Monsieur Baudry nous fit découvrir le mariage du roman et du gothique rayonnant de la « chapelle de la Vierge » copie de la Sainte Chapelle de Paris.

Mais l’histoire de cette abbatiale dépasse largement notre propos et nous vous renvoyons aux nombreux ouvrages traitant de ce remarquable patrimoine…

 


Merci de cette sympathique journée à tous les participants. Nous nous retrouverons sur d’autres projets.

 

Le bureau

Le 27/09/2019


Echo dans l'Eclaireur du 25 Septembre 2019


Echo dans Paris-Normandie  du 30 septembre 2019