A la découverte des gisants des Saint-Marceaux, artistes, sculpteurs et amis de François Pompon :

Lors des journées du patrimoine 2021, les Amis de l’Ours ont organisé une lecture artistique du tombeau des Saint-Marceaux dans le cimetière  du centre de Cuy-Saint-Fiacre .

 Ce lieu est plus proche  d’un Churchyard (Jardin de l’église) que d’un cimetière (cimetery) avec sa croix Hosannière  au centre (endroit ou autrefois le corps se séparait  de l’âme) et son ancien presbytère jouxtant l’enclos.

Autour l’ambiance 3ème République, fin du 19ème début du 20ème siècle avec sa mairie, son école et son  manoir anglo-normand imposant, reflet d’une fortune faite en Amérique du sud.

…. Un ancien hangar agricole bien transformé en salle des fêtes ….

Deux sculptures complètent cette ambiance harmonieuse, résultat d’un vocabulaire artistique commun entre René de Saint-Marceaux et François Pompon. Sur ces deux monuments, les allégories (le monument aux morts de François Pompon et la sépulture de René de Saint-Marceaux) expriment le contraste entre la lumière et les ténèbres.

Mr de Saint-Marceaux sculpta lui-même son tombeau à la fin de sa vie. On imagine ce que doit représenter ce travail sur le mental et sur les efforts physiques, d’autant que Mr de Saint-Marceaux est atteint de souffrances articulaires (polyarthrite). C’est Pompon qui termina ce monument, car Mr de Saint-Marceaux décéda avant que ce monument soit achevé. F. Pompon sculpta le gisant (gravé).

Pour aborder un travail artistique, il est bon de le mettre dans sa logique et donc d’approcher  d’autres  œuvres. J’ai choisi  alors  l’Arlequin, le Génie gardant le secret de la tombe (œuvres de début de carrière) et le  Chemin de la vie. Le Chemin de la vie sur la tombe de ses  parents (cimetière de Reims-Nord) impressionne par son aspect fantomatique. Marguerite de Saint-Marceaux amena René à Cuy-Saint-Fiacre qui lui amena François Pompon. Merci à eux d’avoir laissé de tels objets de beauté  au centre du village, toujours visibles et accessibles à tous.

Ils aimaient ce village et s’y firent enterrer dans une sépulture tout en art, comme ils vécurent. Pas de  pathos, pas d’affichage des positions honorifiques (légion d’honneur, académie) ni religieuse (pas de croix). Que du lyrisme sculptural !

René de Saint-Marceaux mourut en 1915 et Marguerite en 1930. Ces quinze années de séparation furent déprimantes pour Marguerite d’autant que de ses trois fils, aucun ne semblait intéressé à poursuivre leur vie dans ce village, Marguerite  semblait  vivre cela comme de l’ingratitude et pourtant ses enfants eurent eux aussi des vies qui méritent admiration…

Les forces de l’esprit se perçoivent  toujours après lecture des chemins de la vie…

Un grand Merci à la famille Saint-Marceaux , tâchons à Cuy-Saint-Fiacre d’en rester digne.

JC PELERIN  et les AMIS DE L’OURS 

Les Amis de l'Ours présenteront bientôt une analyse artistique de cette sépulture aux gisants stylisés.