Reportage sur le château de Rosa Bonheur


Visite du château de Rosa Bonheur le 13 avril 2019

Sur invitation de M. Cyril Brulé, président de l’association François Pompon à Saulieu, quelques Amis de l’Ours de Cuy Saint-Fiacre ont découvert le samedi 13 avril 2019, le château de By, atelier de Rosa Bonheur (1822-1899) à Thomery près de Fontainebleau.

Originaire de Bordeaux, d’une famille de 3 enfants, elle connut très tôt la précarité sinon la misère. Son père, Raymond Bonheur, artiste, mais pénétré de l’idéologie de Saint-Simon, décide de « monter» à Paris pour s’intégrer dans ces cercles et cellules de pensées très austères.

Il néglige sa responsabilité paternelle et son épouse se surmène pour assurer la subsistance de la famille au point d’en tomber malade et d’en mourir. Rosa perd ainsi sa mère à 11 ans, elle lui portait beaucoup d’affection, de vénération et portera toute sa vie la douleur de cette disparition hâtive. Elle gardera de sa mère de grandes qualités de générosité et une forte personnalité.

 

Elle travaille d’abord comme couturière pour assurer la ressource de la famille, mais très vite se révèlent ses talents de dessinatrice et caricaturiste. Elle bénéficie des conseils de son père, pour développer sa formation et accède ainsi aux premières expositions.

 

La vie et les difficultés de l’existence lui ont procuré un caractère frondeur et le milieu masculin artistique de l’époque ne doit pas favoriser l’accueil de la femme artiste même compensé par un talent supérieur.

 

 

Elle expose à partir de 1841, connaît un succès croissant

consacré par son grand tableau de 1853 « Le marché aux chevaux » ce qui lui confère une notoriété mondiale dans la peinture animalière.

 

 Ce succès lui permet d’acquérir le château de By. Elle quitte Paris et construit son atelier de style baroque (architecte : Jules Saulnier) à Thomery.

Dans le parc de son château de Thomery elle contemple les nombreux animaux qu’elle modélise. Particulièrement pour elle, leur regard exprime une espèce de transcendance qu’elle assimile à leur âme…

 

Rosa Bonheur traverse la seconde moitié du XIXème siècle avec une réputation grandissante et participe ainsi involontairement à la reconnaissance du mérite féminin appliqué à la cause artistique dans le monde entier.

Elle reçoit à son atelier la légion d’honneur des mains de

l’Impératrice Eugénie et se montre patriote résolue envers l’autorité prussienne occupante en 1870…

Elle collabore avec Anna KLUMPLE, artiste peintre américaine

dont elle fait sa légataire universelle.

 

 


C’est grâce à cette dernière et à la propriétaire actuelle du domaine : Madame Braut, que cette demeure, son ameublement, ses archives ont miraculeusement traversé le 20ème siècle et nous parviennent actuellement.

Très bon accueil, merci Cyril Brulé, visite à recommander.

Le dépouillement actuel des archives ne permet pas d’établir de rencontre avec Pompon, il faut peut-être attendre…

C. R.