Pierres en lumières 2023



Après l'ouverture de la manifestation Pierres en lumières par Sabine Dieutre, maire de Cuy-Saint-Fiacre, les Amis de l'Ours remercient cette dernière pour nous avoir permis de louer un piano sur lequel a joué Masaé Gimbayashi, grande pianiste de renommée internationale.

Les associations locales : Comité des fêtes, Club Saint-Fiacre se sont impliqués dans cette soirée et l'Ecole de musique de Gournay-en-Bray s'est associée et nous a programmé un beau spectacle.

Pourquoi une soirée dédiée à Marguerite de Saint-Marceaux ?

Marguerite de Saint-Marceaux est née Jourdain le 9 mai 1850 à Louviers dans une famille de drapiers. Elle reçoit une éducation musicale : piano, chant. Par l'intermédiaire de ses professeurs et de son frère, elle fait la connaissance de Camille Saint-Saëns, qui la demande en mariage. Mais elle n'obtient pas le consentement de sa famille car Saint-Saëns est un musicien encore inconnu.

A 20 ans elle épouse Eugène Baugnies, peintre orientaliste, qui possédait une maison à Cuy-Saint-Fiacre, héritée de ses grands-parents.

A la mort d'Eugène, elle épouse René de Saint-Marceaux, grand sculpteur, plus connu que Rodin alors qu'ils étaient contemporains.

Pour René, elle fait construire 2 ateliers de sculpture et une gentilhommière à Cuy-Saint-Fiacre. René avait comme praticien François Pompon qui travaillait pour lui, après avoir été chef d'atelier chez Rodin. Les échanges entre les deux hommes  montrent une grande amitié et la même recherche du mouvement dans leurs sculptures. D'ailleurs, François Pompon terminera la sépulture des Saint-Marceaux, sculptée par René de Saint-Marceaux et où repose Marguerite avec René et son fils Jacques. Elle décèdera en 1930.

 

De l'ombre à la lumière

Un tombeau aux formes de temple gréco-romain où l'orientation Est-Ouest éclaire les arcades entraînant une alternance ombre-lumière, qui tourne sur les gisants. René et Marguerite se tiennent par la main, René avec un ciseau de sculpteur, Marguerite avec une partition.

Le salon musical de Marguerite

 

Marguerite, dans la gentilhommière de Cuy-Saint-Fiacre, dispose d'un grand salon musical avec 4 pianos. Un salon, c'est d'abord une femme qui a de l'esprit. Boulevard Malesherbes ou à Cuy-Saint-Fiacre, l'ambiance était chaleureuse. C'est dès 1875 qu'elle commence à réunir chez elle des artistes, des musiciens, des écrivains. 

 

 

 

Gabriel Fauré est un ami de longue date et lui a dédié "Après un rêve".

Isaac Albeniz a été recommandé par Fauré.

Debussy donna dans son salon la 1ère audition de "Prélude à l'après-midi d'un faune".

Reynaldo Hahn est un familier.

 

 

 

Dans les années 1900, Colette et son mari Willy deviennent des habitués de son salon. Colette y rencontre Maurice Ravel et composent ensemble "l'Enfant et les sortilèges".

Les compositeurs, qu'elle reçoit, lui donnent la primeur de leurs oeuvres, avant toute audition publique, voire même avant qu'elles ne soient achevées.

Marguerite est une découvreuse de talents, de nos jours on dirait "une influenceuse".

Une belle soirée où l'Ecole de musique de Gournay-en-Bray s'est appropriée ces compositeurs et nous a enchanté par son récital Ravel, Debussy au piano par Masaé Gimbayashi, et ses chants, pour finir par un duo d'opérette où nous avons fait un "Beau voyage"...

 

Merci à Martine Guignant, Philippe Rallu, Kate Le Page, leurs élèves pour cette magnifique soirée.

 

Un bel hommage à Marguerite et un rayonnement pour Cuy-Saint-Fiacre.