Pour entrer dans l'univers de la Belle Epoque, les enfants de l'atelier d'arts plastiques de "Gournay accueil" ont eu l'idée de promener le célèbre ours de François Pompon dans le pays de Bray.

Les Amis de l'Ours ont aidé à l'inventaire de la collection de tableaux et dessins de Baptiste Delalande après le don de M. Barnet qui complétait une collection de la ville de Gournay-en-Bray. Sa façon de traduire la lumière brayonne dans ses paysages, de peindre des animaux, des portraits, des natures mortes est révélatrice d'un mouvement post-impressionniste. Une belle collection digne d'un musée !

De plus la ville de Gournay avait reçu, après le décès de Marguerite, des petits masques de René de Saint-Marceaux, qui prenait ses modèles dans notre terroir culturel. Des collectionneurs ont été contactés pour le prêt d'oeuvres de René de Saint-Marceaux et François Pompon qui puisait son inspiration pour ses sculptures animalières dans la campagne brayonne.

Lors de l'inauguration du "Studio" de musique de Gournay-en-Bray, le 15 mars 2024, visite en avant-première d'Annie Vidal (députée), Jonas Haddad (conseiller régional), Sabrina Goulay (conseillère départementale), Joël Decoudre (conseiller départemental), et Eric Picard (maire de Gournay-en-Bray) qui ont pu prendre conscience de ce riche patrimoine rural.

Lors du vernissage le 23 mars 2024, par Eric Picard, une centaine de visiteurs ont admiré la Belle Epoque en pays de Bray.

Les parents de Baptiste Delalande : Denis Deslandes et Patrick Brianchon, étaient heureux de cette exposition pour leur aïeul et les Amis de l'Ours ont pu exprimer leur satisfaction d'être associés à ce peintre local, que les sculpteurs René de Saint-Marceaux et François Pompon soutenaient dans sa recherche d'esthétisme.

Le livre d'or de l'exposition fait état de commentaires élogieux. Unanimement l'exposition a rencontré un beau succès avec près de 850 visiteurs . Les élèves de Gournay-en-Bray (environ 350) sont venus nombreux et ont apprécié les dessins de Baptiste Delalande, ont reconnu des lieux dans ses peintures, ont admiré l'Arlequin de René de Saint-Marceaux et les animaux de François Pompon.

"C'est trop beau, je resterai des heures. Le portrait du peintre et du chien me donnent l'impression qu'ils me regardent, ça me fait penser à la Joconde". Quelle pertinence des questions des enfants : "Qu'est-ce qu'un fusain ? Combien de temps pour faire l'ours de Pompon ? Avec quels outils ?"

Pour tous, l'exposition fut une belle découverte des artistes du pays de Bray : "Je suis subjuguée et en admiration pour le travail réalisé par les organisateurs (MR), Un très bel évènement qui met en valeur les artistes injustement méconnus et qui célèbrent à leur façon la beauté du pays de Bray (AP), Un musée serait une excellente proposition et un écrin pour l'ensemble de ces oeuvres (APP)... 

Pompon, insolite villageois de Cuy- St Fiacre

- Cuy Cuy Cuy !

- V’là Saint Fiacre qui m’appelle, j’crois bien ! Saint-Fiacre, c’est bien l’ village qu’on voit là-bas, ç’ui où qu’y a un barbu qui court après les poules avec sa boîte autour du cou ? Faut l’voir, l’bonhomme qui roule les ‘r’, avec son air balourd, courir après l’dindon et puis l’canard en tirant d’la terre d’sa drôle de boîte ! Et  va-z-y qu’il la malaxe, sa glaise bien rouge,  pour modeler ces bestioles, comme un gosse. Il a qu’ça à faire, on dirait ! On l’a même vu courir après un lapin, dis-donc, à son âge ! Avec ses sabots aux pieds ! Paraît qu’il est passé par l’école des Beaux-Arts… c’est dur à croire …  il paie pas d’mine, l’bonhomme… Et son nom, Pompon, ça fait pas sérieux pour un artiste !

- Vous savez qu’il a reçu un prix à Paris, pour une sculpture d’ours ?

- Un ours ? Non, j’savais pas. Nous, les Parisiens, on s’en méfie. Y savent pas quoi inventer pour s’croire plus malins qu’les autres… Mais ça lui va bien,, à Pompon c’te bête-là : il fait un peu ours, lui, avec tous ses poils ! En tout cas, c’est pas ici qu’il a trouvé l’modèle… parce que des ours, par ici, y en a pas ! Par contre, c’est bien chez nous qu’il a trouvé son pigeon, même qu’il le couve comme une pigeonne. Il lui a donné un p’tit nom, il l’a baptisé Nicolas ! Ils ont vraiment rien d’autre à faire, les artistes, c’te bande de fainéants…

- Est-ce que vous avez déjà vu ses œuvres ? Tenez, je vous ai apporté des photos de ses sculptures d’animaux. Regardez.

- Ah ben ça ! Il nous les a toutes plumées, nos volailles ! C’est quoi, ça ? Des poules et des canards lisses comme des savons ! On a jamais vu ça ! C’était bien la peine de leur courir après … Il aurait mieux fait d’m’aider à les plumer les veilles de marché ! C’est comme son ours : pas un poil sur le caillou : à s’demander s’il se les a pas fait greffer sur son visage… C’est p’tet un masque qu’il s’est fait. Avec les artistes, on sait jamais, ils sont un rien fêlés…C’est comme son patron, Monsieur de Saint-Marceaux, il en a fait des masques, lui aussi, mais pas du tout pareils. Lui, c’est du sérieux, c’est un vrai quelqu’un, bien élégant, bien comme il faut. Paraît qu’il a même fait la statue du président de la République. Et le v’là qu’est bien mort, même qu’il a sa tombe dans not’cimetière, qu’il a sculptée lui-même… Enfin… Faut reconnaître que l’Pompon a fait une bonne part de l’ouvrage et il est toujours là, lui, avec sa boîte autour du cou ! R’marquez qu’il est bien gentil, l’bonhomme, y f’rait pas d’mal à une mouche … et pis il a d’ces yeux bleus, bien doux, bien doux… quand il vous r’garde, on d’vient tout bête ! C’est p’têt pour ça qu’il les aime tant, au fond ?

Adeline Gouarné mars 2024

L'exposition a été prolongée par la promenade culturelle Marguerite de Saint-Marceaux, à Cuy-Saint-Fiacre où Marguerite faisait rayonner la vie culturelle à la Belle Epoque dans ce village.

Les Amis de l'Ours sont heureux de ce rayonnement et des belles rencontres avec peintres, sculpteurs, historiens, photographes.